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Jésuites à La Réunion
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Et l’univers passera tout entier dans la douceur de Dieu

Retrouvez l’évangile du 17 novembre 2013, 32e dimanche ordinaire (année C), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

Article mis en ligne le 25 novembre 2013

par Père Christophe Kerhardy sj

Retrouvez l’évangile du 17 novembre 2013, 32e dimanche ordinaire (année C), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

 L’homélie

Les disciples de Jésus étaient en admiration devant le Temple et sa beauté. Là se concentrait la présence de Dieu, les Écritures, le culte et la mémoire d’Israël. Et voilà que Jésus –passez-moi l’expression— va casser la barque : « Des jours viendront où il n’en restera plus pierre sur pierre ». De fait, si vous allez à Jérusalem, vous ne trouverez plus qu’un mur de lamentations.

Et il y a de quoi se lamenter. Avec les moyens de communication modernes, nous sommes témoins en temps réel des catastrophes qui s’abattent sans relâche sur le monde. La semaine dernière, un énorme typhon ravageait les Philippines en quelques heures, le bilan est lourd ; ailleurs des journalistes étaient liquidés froidement par des fanatiques, quelques jours plus tard, les mêmes enlevaient un prêtre. Chez nous, on sent la colère qui monte et les mouvements de protestation qui s’emballent. Notre progrès, dont on se gausse si facilement, est bien mal en point.

« Des jours viendront où vous vivrez des temps de troubles et de confusion. Des jours viendront où vous ferez face à la persécution. » Ce discours, avec ses accents apocalyptiques, est plutôt inquiétant. On aurait préféré autre chose.

La longue passion de l’humanité, ses troubles, sont au cœur de la vie du Christ, l’Évangile n’est pas une berceuse. Le Christ affronte le mal à corps découvert et des signes cosmiques sont associés à l’épreuve : « C’était déjà presque midi et il y eut des ténèbres sur la terre jusqu’à trois heures ». En tuant le fils, les puissances du mal avaient vidé le ciel de sa lumière, le soleil avait disparu. Cette expérience nocturne n’en finit pas et nous nous demandons : où donc est la lumière dans les horreurs qui ravagent le monde, où donc est Dieu quand le mal sème le trouble et transforme l’amour en tragédie ? Parfois je me dis que les hommes sont comme des enfants terrorisés qui ont trop joué à Halloween.

Nous ne sommes donc pas à l’abri de tout cela, mais revenons donc à l’Évangile pour chasser la peur qui nous hante : N’ayez pas peur, ne vous effrayez pas… ne vous laissez pas égarer par les faux prophètes, qui surfent sur la peur et cherchent à tirer profit de vos angoisses… autrement dit, habitons notre histoire chaotique avec de bonnes raisons d’espérer. Les mystères douloureux sont réels mais ils ne sont pas le fin mot de l’histoire. D’ailleurs « Apocalypse » ne veut pas dire « cataclysme » mais « révélation ». Révélation d’une victoire où la lumière de Pâque a resplendi dans l’ombre d’un tombeau ! Le Christ est ressuscité et en lui nos douleurs, nos jours de détresse, les ratés de l’histoire s’achèveront. Oui, dans la foi, nous croyons que l’univers, aussi brutal et menaçant qu’il nous paraisse, passera tout entier dans la douceur de Dieu. Soyez-en sûr.

Mais quand cela se produira-t-il ? En vérité, cela a déjà commencé : la résurrection de Jésus enclencha le cycle d’une nouvelle genèse. À vrai dire, avec le Christ, le monde ancien s’en est allé, un nouveau monde est déjà né. C’est pourquoi nous n’avons pas à nous inquiéter outre mesure de notre avenir, une promesse nous suffit : Jésus, la tête de l’Église, est sorti victorieux, tout le corps doit le suivre dans la vie nouvelle.

Alors, ne vous laissez pas prendre au piège du catastrophisme, ne laissons pas la panique nous dominer. Regardons les choses avec lucidité mais restons capables de voir plus loin. Nous savons que les plus belles pages de l’histoire de l’humanité et de l’Église sont le fait d’hommes et de femmes courageux.

Demandons au Seigneur le courage intérieur pour tenir dans la foi et ne lâchons pas les paroles d’espoir que Jésus nous adresse : « Confiance ! J’ai vaincu le monde ! ».

Fort de cette confiance, l’Église tient debout. Même si elle doit affronter les soubresauts du Mauvais, elle croit qu’en Jésus la création tout entière est en voie de Gloire comme une femme est en voie de famille.

En ce jour de la collecte nationale du Secours catholique, chacun est invité à donner ce qu’il peut, ce qu’il veut. À travers nos dons, nous nous aidons les uns les autres et ce faisant nous témoignons que les chrétiens ne sont pas des gens affairés sans rien faire, mais qu’ils contribuent à la victoire finale de la vie.