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Jésuites à La Réunion
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Avons-nous une foi en acte ?

Retrouvez ici l’évangile du dimanche 21 septembre 2014, 26e dimanche du temps ordinaire (année A), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

Article mis en ligne le 30 septembre 2014

par Père Christophe Kerhardy sj

Retrouvez ici l’évangile du dimanche 21 septembre 2014, 26e dimanche du temps ordinaire (année A), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

 L’homélie

Avons-nous une foi en acte ? C’est cette question que nous pose la parabole de cet homme qui avait deux fils.

Commençons par le premier fils : son Père lui demande un service et il répond non, je ne veux pas. Puis il se reprend et fait ce qui lui est demandé. Ce fils plutôt mal parti ... finalement a bien tourné. Jésus ne dit pas que, pour bien tourner, il faut mal partir, il veut simplement mettre en garde ceux qui se croient bien partis... et qui finalement ne font rien !

Qui est derrière le portrait de ce fils mal parti ?

Des publicains et des prostituées, de gros pécheurs que l’on estimait irrécupérables. C’est si courant d’enfermer des gens dans le camp des mauvais. Ils auront beau changer d’attitude, nous garderons souvent une certaine méfiance, soupçonnant une possible récidive.

Pour Jésus, personne n’est irrécupérable. Bien sûr, le christ ne bénit pas nos frasques, il n’approuve pas nos mauvaise conduites, mais il veut redonner une chance, et certains l’ont bien saisie. Ainsi dans son entourage on trouve Zachée, un collecteur converti, qui s’est engagé à distribuer ses biens aux pauvres, on trouve également d’anciennes prostituées qui ont quitté leur trottoir de mauvaise vie et sont passées sur le bon chemin de Jésus. On les jugeait indignes, complètement perdus et pourtant, mais grâce au pardon de Dieu, ils ont réellement changé.

Abordons maintenant le second fils. Le père lui demande la même chose : « mon enfant va travailler aujourd’hui à ma vigne ». Celui-ci répondit : « Oui, Seigneur. » Remarquez ce très religieux « Seigneur ». En voilà un qui a de bonnes manières, mais ces bonnes manières ne valent pas grand-chose car les faits vont contredire leurs paroles. Jésus, insiste là-dessus à plusieurs reprises. Il ne suffit pas, dit-il, d’entendre son enseignement et ce n’est pas en répétant : « Seigneur, Seigneur ! » qu’on entrera dans le Royaume des cieux, mais en faisant la volonté de Dieu. Les chefs des prêtres, les anciens qui refusent le message de Jésus, reçoivent ce jour-là un électrochoc : « Amen, je vous le déclare : « les publicains et les prostituées vous précèdent dans le Royaume de Dieu. »

Ainsi, eux aussi, ces champions de la Parole de Dieu, doivent se convertir ; de même, chacun de nous, pour avancer vers le Royaume, doit constamment réactualiser son oui à la volonté de Dieu. Comment ? Par des réconciliations effectives, par des gestes de paix concrets, par une pratique réelle du partage et du service. Saint Jean, dans sa première épître, le répète d’une autre manière : « Aimons ni de mots, ni de langue, mais en actes, véritablement. » Nous sommes bien d’accord avec cela, mais combien de fois nous disons oui et ne faisons pas ?

Et ça commence très jeune. Tenez, une maman est occupée à la cuisine, elle appelle son garçon pour l’aider : Christophe, viens mettre la table, oui, oui j’arrive répond l’enfant, mais il est tellement accaparé par son jeu... Son oui est sans effet jusqu’à ce qu’un rappel à l’ordre de la maman tombe à nouveau, avec un ton moins conciliant...

Et ces oui sans lendemain, sont particulièrement sensibles dans le domaine familial ou politique, avec tant de promesses non tenues qui décrédibilisent la parole et fait monter la tension.

On dit en créole que dan oui n’a point bataille, mais nous savons très bien qu’une parole qui engage vraiment, une promesse qu’on tient, est un combat.

Notre nature, avec nos hésitations, nos résistances, nos négligences... n’est pas un secret pour Dieu ! Le Seigneur connaît nos oui manqués et nos promesses mal tenues. Face à cela, le repentir est toujours possible, l’avenir n’est jamais bouché ! Tout compte fait, celui qui se repent témoigne qu’il n’est jamais désespéré !

Et enfin si nous, nous oscillons entre le non et le oui, la fidélité de Dieu elle, est indéfectible. Le visage de cette fidélité, c’est le Christ, qui descend jusqu’aux racines où nous lui disons non, afin de nous prendre dans son oui, le oui du pardon et de l’amour, le oui qui nous rend la vie, le seul oui qui fait vraiment la volonté du Père. Que cette grâce nous réjouisse et nous mette à l’œuvre.