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Jésuites à La Réunion
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Gloire à Dieu qui sanctifie le monde !

Retrouvez ici l’évangile de la Toussaint 2014 et l’homélie du père Christophe Kerhardy.

Article mis en ligne le 6 novembre 2014

par Père Christophe Kerhardy sj

Retrouvez ici l’évangile de la Toussaint 2014 et l’homélie du père Christophe Kerhardy.

 L’homélie

C’est la Toussaint, le vaisseau de l’Église a mis le cap sur les territoires d’outre-tombe ; par-delà l’empire de la mort, nous scrutons une foule immense, que nul ne peut dénombrer, toute nimbée de lumière. Qui sont-ils ?

Au cours de son pontificat, saint Jean Paul II a canonisé plus de saints et de saintes que tous ses prédécesseurs réunis ! On peut noter qu’il a donné des modèles de sainteté à tous les continents, qu’il a augmenté le nombre des saintes femmes et des saints laïcs. Désormais la sainteté n’est plus le fait d’une élite située au-dessus des standards communs à l’humanité, elle est proche de tous et presque à portée de main. En fait, nous sommes tous appelés à la sainteté, même si nous reconnaissons que nous ne sommes pas des héros de piété, des modèles de vertu, ni des champions d’ascétisme.

Lorsque nous entendons les paroles des béatitudes qui viennent d’être proclamées, nous pouvons éprouver une sorte d’effet repoussoir. Nous qui pensions que le bonheur consiste à ne pas souffrir, à voir nos envies satisfaites sans délai et à ne rencontrer aucune adversité, Jésus nous propose, au contraire, un bonheur qui encaisse la pauvreté, les larmes et les conflits, un bonheur qui assume les persécutions et les insultes. Heureux ceux qui triment ! Quelle curieuse recette de bonheur, n’est-ce pas ? Et pourtant, si nous regardons la vie de Jésus, elle coïncide avec ce qui est annoncé. La partition des béatitudes, c’est avec sa vie qu’il la joue ; le Christ est à lui seul, l’hymne à la joie et à la paix, le ténor du pardon et de la douceur, le chantre de l’amour en plein cœur du combat. Et c’est de cette manière que Jésus, le saint de Dieu, affronte et terrasse pour nous les puissances du mal.

Tu n’es pas un héros, les ratés de ta vie te collent à la peau, Dieu soit béni, car ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin du médecin, mais les malades. Le Christ n’est pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. Et quand nous regardons tous ces gens vêtus de blanc, eux aussi ont dû laver leurs vêtements et se purifier dans le sang de l’Agneau.

La sainteté que nous célébrons aujourd’hui est un don de Dieu qui a remis en état de grâce une humanité à bout de souffle.

La Toussaint célèbre la réussite de ce projet de grande ampleur. Aussi la liturgie du 1er novembre, tout en honorant les saints, vise surtout à rendre gloire à Dieu qui sanctifie le monde aussi largement que possible.

Alors pourquoi poser cette question : « Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? »

Est-ce là, selon vous, la volonté de Dieu ? Frères et sœurs, croyons plutôt que Dieu ne veut perdre personne et que sa gloire se mesure à l’aune d’une humanité vivante, ramenée sous un seul chef, le Christ. Depuis Pâques, une puissance irréversible entraîne l’humanité vers la vie nouvelle et le bonheur sans fin.

Par conséquent, la vision chrétienne de l’au-delà est animée par une immense espérance où peu à peu, après le lent développement de la vie, après les mutations de l’univers, après l’apparition de l’homme et son passage douloureux par la mort, tout finit par monter de manière sûre vers le Christ ressuscité. La cour céleste est bien plus vaste que ce que nous pouvons imaginer, ses dimensions sont à la mesure d’un amour qui nous déborde, qui nous dépasse de toutes parts mais qui nous contient. Oui, à côté des multitudes venant de l’Orient et de l’Occident, du Nord et du Midi, au milieu de cette assemblée métisse, nos noms, aussi nombreux que les étoiles dans le ciel, sont inscrits dans les cieux, le Christ nous ramène sains et saufs dans la maison du Père, pour être ensemble et enfin vivants à jamais. C’est là l’œuvre de sa grâce, la merveille de notre foi.