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Jésuites à La Réunion
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« Ton roi vient, monté sur un petit d’ânesse »

Retrouvez l’évangile du 24 mars 2013, dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur (année C), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

Article mis en ligne le 24 mars 2013

par Père Christophe Kerhardy sj

Retrouvez l’évangile du 24 mars 2013, dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur (année C), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

Jésus marchait en avant de ses disciples pour monter à Jérusalem. À l’approche de Bethphagé et de Béthanie, sur les pentes du mont des Oliviers, il envoya deux disciples :

« Allez au village qui est en face. À l’entrée, vous trouverez un petit âne attaché : personne ne l’a encore monté. Détachez-le et amenez-le. Si l’on vous demande : ’Pourquoi le détachez-vous ?’ vous répondrez : ’Le Seigneur en a besoin.’ »

Les disciples partirent et trouvèrent tout comme Jésus leur
avait dit. Au moment où ils détachaient le petit âne, ses
maîtres
demandèrent : « Pourquoi détachez-vous cet âne ? » Ils
répondirent : « Le Seigneur en a besoin. » Ils amenèrent l’âne à Jésus, jetèrent leurs vêtements dessus, et firent monter Jésus.

À mesure qu’il avançait, les gens étendaient leurs vêtements sur le chemin. Déjà Jésus arrivait à la descente du mont des Oliviers, quand toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus : « Béni soit celui qui vient, lui, notre Roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! »

Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule, dirent à Jésus : « Maître, arrête tes disciples ! » Mais il leur répondit : « Je vous le dis : s’ils se taisent, les pierres crieront. »

(Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 19, 28-40)

L’homélie

Hosanna au fils de David, c’est la joie à Jérusalem, enfin un roi, un bon roi pour Israël, n’est-ce pas lui qui a guéri les malades, chassé les esprits mauvais, multiplié les pains, rendu justice aux malheureux, pardonné les pécheurs... il a déjà fait beaucoup et on en attend davantage, il faut que Jésus rétablisse la gloire d’Israël, qu’il chasse les Romains hors de la Terre Sainte : depuis des années César règne en maître sur toutes la Méditerranée, Jésus sera le nouveau David qui affrontera ce Goliath. Persuadés qu’il est l’élu de Dieu, le peuple étale des rameaux sur son passage... et les foules chantent « Hosannah au fils de David ».

Donc, beaucoup d’espoirs se concentrent sur Jésus ce jour-là, mais on n’a pas compris la nature spirituelle de sa mission. La feuille de route de Jésus s’élève au-dessus des attentes politiques et temporelles, il est venu décapiter la mort car c’est elle le Goliath qui règne en maître sur toute la Création. Une contre tous, voilà ce qu’était la mort, un pour tous, voilà ce qu’est le Christ. C’est là tout l’enjeu de Pâques que nous allons revivre pas à pas au cours de la semaine sainte.

Image credit : 123ucas / 123RF Banque d’images

Jésus, nous venons de l’entendre, entre dans la Ville sainte à dos d’âne, c’est plus modeste que les grands attelages qu’on sort pour les princes, c’est moins orgueilleux que les chars de victoire que montent les héros des combats, c’est beaucoup plus sobre que l’apparat des grands cortèges officiels. Bref, l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, ce n’est pas la grande pompe. Sur son âne, il est juste un peu plus haut que les autres, sans apparat, sans orgueil, et cela lui suffit.

C’est ainsi que s’accomplit la prophétie de Zacharie : « Sois sans crainte, fille de Sion : voici que ton roi vient, monté sur un petit d’ânesse... Il retranchera de Jérusalem l’arc de guerre ; Il annoncera la paix aux nations. Son empire ira de la mer à la mer et du fleuve aux extrémités de la terre ».

A Jérusalem, le jour des Rameaux, on était tous pour un. La foule jette à terre des palmes vertes, encore pleines de vie. Mais ces branches vont se faner et en quelques jours la cote de popularité de Jésus va plonger, alors en lieu et place des acclamations et des chants de gloire vont s’élever des cris de mort. Aujourd’hui des « hosannah », demain des « crucifie-le, à mort », complètement hystériques - aujourd’hui on jette des vêtements à terre, comme on déroule un tapis rouge sous les pieds d’un élu, demain on va tirer au sort les vêtements du roi. Dépouillé et déshonoré, le corps du messie ne sera plus que lambeaux de chair et de sang, condamné à la mort la plus infâme qu’il soit.

Mais en vérité, Jésus, comme autrefois le petit David, seul face à Goliath, affronte la mort à bras-le-corps, et il va gagner. Il ne va pas gagner grâce à des troupes aguerries et bien armées, mais en se livrant complétement et librement. Ma vie nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne ! Cette liberté du Christ, qui risque sa peau face à la mort, c’est cela la clé du grand succès de Pâques. La mort, elle, ne donne rien, elle prend tout, elle impose son pouvoir avec arrogance, elle n’est aimable pour personne, elle ne connaît pas l’amour. Et c’est pour cela qu’elle va tout perdre.

Oui, nous sentons continuellement combien la mort est si sûre de son pouvoir absolu. Toutes les apparences sont en sa faveur, mais la foi, notre foi, milite contre les apparences. Pour nous, la mort est vaincue, car seul l’amour est éternel et le Christ, l’icône de l’amour est ressuscité !

Il est ressuscité, c’est bien, mais c’est bien pour qui ? Pour lui, mais aussi pour tous les hommes, car le Christ - l’un pour tous - a vaincu la mort - l’une contre tous. Voilà le bout de la semaine sainte ! Oui, le Christ est la racine de toutes vies et nous, que sommes-nous ? Nous sommes des pousses greffées sur le Christ vivant, avec lui nous sommes des rameaux gorgés de sève éternelle... C’est pourquoi il n’y a pas de place pour le pessimisme dans les esprits et dans les cœurs des chrétiens qui savent que leur Seigneur a fait réussir la vie pour de bon, une bonne fois pour toutes. Alors, dans un monde assommé de mauvaises nouvelles, dans un monde qui patauge dans les crises et qui s’inquiète face à l’avenir, nous devons positiver, car à Pâques, Jésus nous a tirés de la voie du néant. Vainqueur de nos difficultés, de nos déprimes et de nos deuils, l’Évangile de Jésus-Christ est un hymne à la vie, la Passion de Jésus-Christ une déflagration d’amour, sa résurrection est notre victoire, là est notre avenir et notre joie.

Jésus, toi qui rassemble tous tes frères à l’ombre de tes grands bras, à toi louange, honneur et gloire, Hosannah au fils de David !

Giotto

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La prière universelle

Avec l’ensemble des chrétiens, aujourd’hui ton Église entre dans la Semaine sainte. Conduis-la Seigneur, sur les chemins de la Résurrection. Seigneur, nous te prions.

Viens pour notre attente, ne tarde plus, Pour notre délivrance, viens Seigneur Jésus.

Seigneur, que ton Esprit Saint éclaire tous ceux qui vivent en Terre Sainte. Que les hommes, les femmes et les enfants d’Israël et de Palestine trouvent le chemin de la réconciliation et de la fraternité. Seigneur, nous te prions.

Viens pour notre attente, ne tarde plus, Pour notre délivrance, viens Seigneur Jésus.

Seigneur, que ceux qui souffrent soient soulagés et que s’ouvre en eux un chemin de paix et de profonde communion avec le Christ qui a pris sur Lui toutes nos souffrances. Seigneur, nous te prions.

Viens pour notre attente, ne tarde plus, Pour notre délivrance, viens Seigneur Jésus.

Seigneur, les informations quotidiennes nous révèlent un monde qui s’enferme de plus en plus dans la violence. Pour que dans nos cœurs cesse la haine et grandisse le désir de faire le bien, enseigne-nous la générosité de ton cœur. Seigneur, nous te prions.

Viens pour notre attente, ne tarde plus, Pour notre délivrance, viens Seigneur Jésus.