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Jésuites à La Réunion
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Tous prêts pour l’heure du Christ !

Retrouvez l’évangile du 11 août 2013, 19e dimanche du Temps ordinaire (année C), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

Article mis en ligne le 14 août 2013

par Père Christophe Kerhardy sj

Retrouvez l’évangile du 11 août 2013, 19e dimanche du Temps ordinaire (année C), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

 L’homélie

Nous passons notre vie à attendre. Ces jours-ci, les élèves et leurs enseignants comptent ce qu’il leur reste de vacances, la rentrée est imminente, c’est moins enthousiasmant que l’attente du prisonnier qui arrive en fin de peine et respire à la vue de sa libération qui est proche. En juillet, l’Angleterre attendait un heureux événement, certains avaient planté leur tente tout près de Buckingham Palace et quand le petit prince Georges est né, le pays était en liesse ; au même moment, en Afrique du Sud, l’inquiétude était palpable, on se demandait jusqu’à quand tiendrait Nelson Mandela. En bref, nos attentes humaines sont partagées entre enthousiasme et désespoir.



Jésus vient d’inviter ses disciples à demeurer dans l’attente de sa venue. Quand l’Évangile est rédigé, un vent d’inquiétude s’est engouffré dans l’Église. Le Seigneur tarde à revenir, les chrétiens sont persécutés, alors on se rassure en se rappelant certaines paroles de Jésus : « Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume ». Même si les difficultés s’amoncellent, la promesse est sûre, dans la foi, nous possédons déjà ce qu’on espère ; Jésus a été l’architecte et le bâtisseur d’une vie nouvelle, sa victoire sur la mort sera notre victoire, son Royaume sera notre terre promise, c’est pourquoi il ne peut y avoir de pessimisme dans le cœur d’un chrétien.



Notre foi est comme une étoile qui scintille dans une nuit obscure, elle est comme la lampe du tabernacle qui ne s’éteint jamais, qui brûle sans cesse à côté de la présence réelle de Jésus. En attendant son retour dans la Gloire, qui viendra à l’improviste, à l’heure que nul ne connaît, Jésus nous exhorte à garder une lampe allumée et à ne pas quitter la tenue de service.



Pierre pose alors à Jésus une question : « Seigneur c’est pour nous, tes plus proches compagnons, que tu dis cette parole, ou aussi pour tous ? »

Jésus lui répond par une parabole, où il prend l’image d’un intendant à qui un maître a confié sa maison et tous ses domestiques. On comprend que tous sont appelés à veiller, mais que l’intendant est chargé d’une responsabilité supérieure qui requiert un supplément d’attention.



Frères et sœurs, aujourd’hui les intendants des biens divins, ce sont les évêques, successeurs des apôtres, les prêtres et les diacres. Prions pour eux, comme le demande si souvent le pape François depuis son apparition au balcon de Saint-Pierre. Prions pour que les ministres de l’Église prennent soin des fidèles et qu’ils soient heureux dans ce service. Ils ont scruté longuement la Parole de vie et se sont laissé toucher par la révélation de l’Amour ; ils ont reçu la charge de baptiser, de pardonner, de confirmer, de consoler et de consacrer la nourriture eucharistique, prions pour qu’ils distribuent avec générosité tous ces trésors de la grâce et qu’ils fassent fructifier les biens que Jésus leur a confiés.



Mais prions aussi pour tous, car il n’y a pas d’experts en chose toute cuite dans l’Église. Les évêques et les prêtres ne remplaceront pas les conjoints dans le don de l’amour, les religieux et religieuses ne feront pas des miracles dans l’éducation, même avec de bonnes écoles, si les parents ne se sentent pas concernés par le développement des enfants et des jeunes. Les catéchistes auront beau faire ce qu’il faut pour transmettra la foi, quels fruits cela portera-t-il si les familles ne sont pas fondées sur le Christ et solidement attachées à l’Église. Seigneur, est-ce pour nous que tu dis la parabole ? demande Pierre. En vérité, personne ne peut tirer son épingle du jeu, tout un chacun est coresponsable de l’Évangile et Jésus nous consacre tous pour le service des hommes et le salut du monde. Ce service ne doit pas être conçu comme une contrainte, mais comme un chemin de bonheur.



"Heureux les serviteurs que le Seigneur trouvera dans une attente active de Dieu » dit Jésus. Pour goûter à cette béatitude, les uns s’appliqueront à consolider la foi, et Dieu sait s’ils auront de quoi faire, tant de forces se liguent pour la déconstruire ; les autres s’occuperont à semer de l’espérance, eux non plus ne seront pas au chômage, car tant de découragements et de sinistrose couvent et plombent l’ambiance ; enfin, heureux tous ceux et celles que le Seigneur trouvera à préparer les trésors du ciel, ceux-là seront des orfèvres qui sertissent la vie de tout homme dans l’amour de Dieu. Oui, c’est à mesure que l’amour brûle dans nos cœurs, dans nos maisons, dans nos cités, que sonne la fameuse heure du Christ que nul ne connaît.