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Film et Spiritualité : « Notre petite sœur »
Article mis en ligne le 29 avril 2017
dernière modification le 1er novembre 2017

par Équipe Film & Spiritualité

Dimanche 28 mai, 17h30 - 20h Salle Jean de Puybaudet.

Film japonais de Hirokazu Kore-Eda (2015), adapté du manga « Umimachi Diary », (« Le journal de la ville de la mer ») de Akimi Yoshida, avec Haruka Ayase (Sachi), Masami Nasawa (Yoshino), Kaho (Chika), Suzu Hirose (Suzu). Durée : 128 minutes.

Trois sœurs, Sachi, Yoshino et Chika, vivent ensemble à Kamakura. Par devoir, elles se rendent à l’enterrement de leur père, qui les a abandonnées une quinzaine d’années auparavant. Elles font alors la connaissance de leur demi-sœur, Suzu, âgée de treize ans. D’un commun accord, les jeunes femmes décident d’accueillir l’orpheline dans la grande maison familiale...

Peut-on filmer le bonheur ? Beaucoup répondront que non. Qu’il faut une histoire pour faire un film et que les gens heureux n’ont pas d’histoire. Ici, le réalisateur Hirokazu Kore-Eda prouve avec grâce le contraire. Pas de drames, mais la chronique, sur une année environ, d’une famille un peu particulière puisque le père est parti, la mère aussi, que la sœur aînée a pratiquement élevé les plus jeunes filles et que toutes trois décident « d’adopter » leur jeune demi-sœur.

Le film pourrait n’être qu’un mélodrame sans grand intérêt. Il échappe à cet écueil en ne montrant, justement, aucun drame mais seulement ce qu’il reste dans le présent des drames passés : souvenirs, traces, conséquences. Des filigranes plus ou moins accentués, tantôt blessures ou cicatrices, tantôt bonheurs.

Film sur la famille, film sur la mémoire, sur la façon dont les choses se transmettent, sur ce dont on hérite et sur ce que l’on choisit de cultiver... ou pas, Notre petite sœur pose aussi la question du départ, de la séparation. De l’évolution. Cette vieille maison où vivent les sœurs, il faudra bien la quitter un jour, non ? L’aînée, prisonnière volontaire de son rôle de « Sœur aînée », ne semble pas prête à le faire. La maison qui fut leur cocon, sera-t-elle leur tombeau ? Le film ne répond pas mais l’on peut penser que le salut, peut-être, viendra de la plus jeune...

L’interprétation des quatre sœurs est subtile. Les chamailleries sonnent juste. En dépit de personnalités différentes et bien affirmées, elles se serrent les coudes, formant un cercle solidaire dans lequel la quatrième est généreusement invitée à entrer... si elle veut.

La caméra se fait légère et joue avec la lumière pour filmer les corps, les visages. Les paysages aussi, et nous voyons défiler les saisons dans cette petite ville au bord de la mer. Une œuvre délicate, pleine de fraîcheur, qui rend heureux. Et peut-être meilleur·e.