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Jésuites à La Réunion
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Le site des jésuites à La Réunion. La communauté de la Résidence du Sacré-Cœur, les activités de la chapelle de la Résidence et du Centre Saint-Ignace.

« Je suis la porte des brebis »

Jésus parlait ainsi aux pharisiens :

« Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit.

Celui qui entre par la porte, c’est lui le pasteur, le berger des brebis..."

Retrouvez ici l’évangile du 11 mai 2014, 4e dimanche de Pâques (année A), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

Article mis en ligne le 13 mai 2014

par Père Christophe Kerhardy sj

Jésus parlait ainsi aux pharisiens :

« Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit.

Celui qui entre par la porte, c’est lui le pasteur, le berger des brebis..."

Retrouvez ici l’évangile du 11 mai 2014, 4e dimanche de Pâques (année A), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

 L’homélie

« Amen, amen, je vous le dis, je suis la porte », dit Jésus. Mais comment la voyons-nous, cette porte ? Fermée, cadenassée comme une porte de prison, entrebâillée ou bien ouverte comme celle d’une auberge espagnole ? Si la porte est comme le cœur de Jésus, voyez vous-mêmes, elle est ouverte incontestablement, mais cette ouverture est-elle grande ou étroite ? Étroite, dit l’évangile. Là, ça se corse un peu et certains en ont profité pour faire peur aux fidèles, attention si tu ne marches pas droit ! Quelques grands et bons sermons tentent bien de rassurer les esprits et de semer de la confiance en Dieu, mais combien d’autres discours, comme ceux des pharisiens intransigeants, sermonnent et culpabilisent les gens au lieu d’annoncer l’Évangile.

Bon nombre de Réunionnais restent tributaires de ces vues fort peu évangéliques qui comparent le Seigneur à un président de cour d’assises, prompt à mettre en enfer ou au purgatoire quantité de pécheurs. Mais quand lirons-nous l’Évangile comme un jugement d’amour, marqué par une volonté de pardonner les fautes et soucieux de regarder en direction du salut ? Pour quoi et pour qui le Christ s’est-il offert ? Saint Pierre apôtre, qui sait de quoi il parle, lui qui a renié Jésus, nous le dit nettement : « Le Christ dans son corps a porté nos péchés sur le bois de sa croix afin que nous puissions vivre de sa justice. C’est par ses blessures que nous avons été guéris ».

C’est pourquoi, frères et sœurs, au nom de ses blessures, par respect pour elles, il nous faut voir la foule des élus innombrables. Dieu veut sauver tous les hommes, et il lui en coûte de voir mourir les siens.

« Je suis la porte », dit Jésus, mais ce n’est pas une porte automatique. Elle est posée sur les gonds de la liberté humaine. Le salut est quelque chose qui nous demande une adhésion de pensée accordée à celle de Dieu. Cette adhésion, c’est l’œuvre de la foi. Quand par la foi nous croyons que le Père ne veut perdre aucun de ses enfants, quand par la foi nous affirmons que le Fils a donné sa vie pour nous sauver, quand par la foi nous sentons que l’Esprit Saint attire tous les hommes dans la vie nouvelle, alors le passé n’est plus un boulet, le péché cesse d’être une prison et la culpabilité s’évanouit. Oui, notre salut est du côté de la vie libérée, de la vie affranchie de tout ce qui l’empêchait de s’épanouir.

Cette libération pascale, je l’ai dit, est pour tous, mais c’est aussi un cadeau personnel et intime. En effet, nous entendons le Christ dire qu’il connaît ses brebis chacune par son nom. Comme il est bon de penser que nous sommes connus personnellement de Dieu. C’est d’ailleurs la première question qui est posée le jour d’un baptême : quel nom avez-vous donné à votre enfant ? S’il nous arrive de croire que notre vie n’a pas beaucoup de valeur, qu’elle n’est rien, qu’elle n’a pas grand sens, n’oublions pas que nos noms sont inscrits dans le cœur de Dieu. Oui, je veux le dire à chacun et à chacune : tu es unique, tu as du prix aux yeux de Dieu ; si tu n’étais pas là, tu lui manquerais et le corps du Seigneur serait privé d’un de ses membres précieux.

Chaque fois que notre pied trébuche ou notre horizon se rétrécit, prenons le temps d’entendre cette voix qui nous murmure : « Viens avec moi, je sais par où passer ». Oui, n’ayons pas peur de vivre le Christ ; cheminant derrière lui, nous trouverons la porte de la vie que Dieu désire en plénitude.

« Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage. » Nous pensions qu’il fallait trouver la porte pour entrer et voilà que Jésus nous parle de sortir. Le Royaume n’est pas un enclos confiné, il ressemble à un pâturage. Comment en ce temps de Pâques ne pas penser au jardin de la résurrection, comme un pré d’herbe fraîche, baigné par des eaux tranquilles où la vie prospère tandis que les tombeaux se vident. Ressuscité, comblé de Pâques, nous le sommes depuis notre baptême.

Ce jour-là, nous avons déjà reçu ce que le Christ promet à tous : « Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, qu’ils l’aient en abondance ». Vivez si m’en croyez, n’attendez à demain, cueillez dès aujourd’hui les fruits de cette vraie vie !