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Jésuites à La Réunion
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Ô Croix de Jésus, rassemble tous les hommes à l’ombre de tes bras

Retrouvez ici l’évangile du dimanche 14 septembre 2014, fête de la Croix glorieuse (année A), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

Article mis en ligne le 15 septembre 2014

par Père Christophe Kerhardy sj

Retrouvez ici l’évangile du dimanche 14 septembre 2014, fête de la Croix glorieuse (année A), l’homélie du père Christophe Kerhardy, et la prière universelle des fidèles de la Résidence du Sacré-Cœur.

 L’homélie

Nous célébrons ce dimanche la Croix glorieuse du Seigneur. C’est curieux qu’un instrument de supplice et de mort soit devenu le signe de fierté des chrétiens. Mais que célébrons-nous ? Nous célébrons Jésus-Christ, les bras ouverts, le corps en croix, qui fait honneur à la vie.

Pour beaucoup de nos contemporains, le grand enjeu de la vie, le top, c’est la réalisation de soi, l’épanouissement personnel, le bien-être. On comprend alors que la croix apparaisse comme une figure démodée, insupportable, et qu’il faut faire disparaître.

Oui la croix est dure, elle est un miroir qui renvoie aux yeux du monde, les violences et les injustices commises contre les innocents et les justes. Elle dénonce les absurdités de l’histoire et la barbarie qui peut faire irruption à tout moment contre des hommes pacifiques et bienfaisants. C’est peut-être parce que la croix nous appelle au repentir et à la conversion qu’elle dérange tant.

En regardant Jésus crucifié, nous nous demandons, pourquoi Dieu a laissé faire ? Pourquoi n’a-t-il pas résisté à ses ennemis en déployant des légions d’anges ou je ne sais quelle force d’interposition, pour défendre Jésus ? En vérité, il ne voulut user ni de contrainte, ni de terreur, ni de terreur envers l’humanité. Certes, les hommes étaient minés par les effets destructeurs du péché, mais Dieu les voulait libres. C’est pourquoi, pour réconcilier le monde, le Christ n’emporta que l’amour. Sa parole, ses miracles, sa miséricorde en étaient imprégnées. La croix transpire de cette puissance d’aimer, une puissance qui agit sans glaive, et ne cède jamais à une logique punitive et dévastatrice.

Le message est clair, absolu et définitif : il n’y a en Dieu que l’amour. C’est pourquoi nous pouvons être fiers de Jésus qui s’est abaissé jusqu’à la mort et la mort sur la croix pour nous sauver. Dans son sacrifice, l’amour de Dieu était à son comble. Quand on a compris cela, on voit que la croix affreuse est, en réalité, la croix glorieuse.

On pourra bien la déclarer ostentatoire et vouloir la supprimer de nos espaces publics, nous la porterons au cou, nous en tracerons le signe sur nos corps, nous la fleurirons, nous l’acclamerons et célébrerons sa gloire.

Le salut qu’elle apporte est un don du ciel qui appelle de notre part, une reconnaissance adhésion fervente. N’est-ce pas par elle que Jésus expurge notre mal et notre mort ?

Alors que le serpent de bronze de Moïse, ne faisaient que retarder le moment de la mort, Jésus, élevé sur la croix, lui, fait refleurir durablement la vie et nous entraîne désormais avec lui dans sa gloire. Par sa croix, voilà le monde en passe de triomphe, emporté dans la beauté du renouveau pascal.

Saurons-nous comprendre que dans le Crucifié du Golgotha c’est la vigueur de la vraie vie qui nous est rendue. Y croyons-nous assez ?

Il arrive parfois que le mal éprouve notre foi. Les soucis qui s’enchaînent, les relations qui s’enveniment, la santé qui déraille, la vie qui nous abandonne, c’en est trop, nous sommes rassasiés. Désolés, certains n’ont plus ni les mots pour prier, ni la force d’espérer. C’est alors que nous pouvons nous poser devant la croix et la contempler en silence.

Sur elle sont récapitulées toutes les souffrances et les injustices, toutes les humiliations et les malheurs de notre humanité. Oui, quand l’angoisse monte de tous côtés, quand les sources de notre espérance se tarissent, regardons la croix. L’effusion d’amour qui coule des plaies de Jésus nous veut du bien.

Le calvaire de Jésus est une offrande de grand prix, un sacrifice d’amour qui dépasse les bornes, en vue de notre éternité.

Ô croix de Jésus, offerte pour gloire de Dieu et le salut du monde, rassemble tous les hommes à l’ombre de tes grands bras. Par toi, Dieu notre Père, au ciel, nous accueillera.